Terre Brûlée
Déferlant depuis la Thuringie, les Sicambres
Prirent à leur tour le chemin des invasions.
Reniant les exploits de leurs pères, leur oeuvre,
Ainsi que leur propre âme et le pays qui leur fut légué,
A l'instar de la sagesse des puissances célestes.
Caressant leur rêve de diriger l'auguste empire,
Ils constatèrent que le nouveau dieu unique venu du désert
Soumettait efficacement les paysans.
L'enfer attendrait les fainéants au travail de la terre.
Selon eux, par la faute de l'homme
Poussent les ronces et les épines
Et il devrait les couper et arracher
A la sueur de son front ses maigres rapines.
C'est sans compter sur les mûres florissant et fructifiant
Au creux de nos majestueux massifs.
Nos dieux nous ont appris les secrets du labour et de l'élevage,
Et nous les remercions quotidiennement
Pour leur générosité et leurs bienfaits.
Les peuples de l'Escault ne renièrent jamais complètement leur âme
Et furent réfractaires à la christianisation, ce viol de conscience.
Le sang versé et les mensonges de l'école Carolingienne
Ne disperseront jamais les cendres de nos sybilles,
Torturées et calcinées pendant 1500 ans.
Les vierges noires receuillent les prières chrétiennes dans leur cryptes,
De bien piètres excuses à Freyja et Erda...
Tressées furent les ronces, béants derrière ces bocages,
Des fossés s'ouvraient, hérissés de pieux, attendait l'ennemi.
Seule la saison sèche permettait à leurs troupes de nous atteindre
Au creux de nos chers marais, dissimulés dans l'ombre des saules.
Raid en Francie
La fumée noire emplit les cieux du saccage Bryggien
La brume fraîche étouffe le cliquetis de l'Escault
Notre entrée en terre chrétienne
Fut couronnée de succès.
Les Francs couards tremblent rien qu'à entendre nos noms
Le dragon Fàfnir hurle à notre proue
Dispersant malingres périls, ruses et chausses-trappes.
Nous vengerons chèrement les sacrilèges de Boniface
Les ifs sacrés sont immortels
Et tous les chênes sont imperméables au tonnerre.
Ils se dresseront sur la plaine éternellement verts.
Leur sang impie abreuvera le sol de nos aïeux
Et calmera la colère des dieux.
Gand ne résista pas longtemps,
Son butin fut conséquent.
Carloman nous lança quelque défi,
Mais sa Tornacum fut vidée 30 ans durant
De tous ses occupants!
Compagnons! Ne nous arrêtons pas en si bon chemin.
Les Parisii supplient en ce moment leur dieu ridicule
Afin que notre légendaire fureur
Ne s'abatte point sur eux.
On raconte qu'ils tuent et mangent
Ce dieu Sarrasin venu d'Egypte.
Et nous serions des sauvages barbares?
Sonnez les cors! Attelez les Drakkars!
Nag Paris!
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